Tremblements de terre, tsunami, catastrophe nucléaire, ce qui se passe depuis vendredi au Japon nous dépasse.
Je suis en permanence sur NHK World en streaming, http://www.ustream.tv/channel/nhk-world-tv et j'ai juste envie de pleurer en voyant les japonais errer dans les décombres à la recherche de leurs proches.
Voici ce qu'on trouve sur le dernier post du blog d'Agnès Giard sur Libé, les 400 culs.
"Quand les petits Japonais apprennent à calligraphier les 47 syllabes (kana) de leur alphabet, ils doivent apprendre par cœur un poème appelé iroha-uta, «le chant des fleurs».
Attribué au moine Kobo Daishi (774-835) ce chant de 47 syllabes enseigne le néant du monde.
Il commence par les trois premières - I-ro-ha – qui parlent de la couleur du cœur, la couleur sensuelle, éclatante du désir. Mais le poème s’achève sur l’idée de la mort. Et c’est ainsi que l’on grandit au Japon, en calligraphiant, dès l’âge de 6 ans, le chant du renoncement serein au monde… iro ha nihohe to – chiri nuru wo – Waka yo tare so – tsune naramu – uwi no okuyama – kefu koete – asaki yume mishi – wehi mo sesu.
«Le plaisir est enivrant mais s’évanouit. Ici-bas, personne ne demeure. Aujourd'hui franchissant les cîmes de l’illusion, il n’est plus ni de rêve creux, ni d’ivresse.»
«Les couleurs sont parfumées - mais pourtant elles disparaissent - Qui peut dans notre monde - rester sans changements. - La haute montagne des aléas, - aujourd’hui, j’irai au-dessus d’elle. - N’ayant ni les rêves vains, - n’obtenant ni l’ivresse du vin.»
«Eclat d’hier, déjà sèches - Toutes les fleurs gisent ! - Ci-bas, quelle splendeur fraîche, - Sans mort, s’éternise ? - Ce jour, traversant l’abîme - Qui s’appelle Vivre - Ne suivant nul rêve infime - N’en serai plus ivre.»
Banzaï Nihon.
Merci Christian!
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